Gérer uniquement les adventices par la chimie ne fonctionne plus, ou alors uniquement de manière partielle pour certaines espèces. De nombreuses matières actives ont été supprimées et l’utilisation de la plupart des herbicides a été restreinte (dose, surface traitée). Pour avoir une gestion efficace des adventices et conserver le levier chimique le plus longtemps possible, il devient nécessaire de mettre en place une stratégie long terme basée sur des leviers préventifs.
Voici les leviers agronomiques les plus importants qui peuvent être mis en place.
1. Limiter la récurrence des pratiques sur sa parcelle pour surprendre les adventices.
En grandes cultures, les agriculteurs peuvent limiter la sélection d’adventices problématiques en jouant sur le caractère compétitif de chaque culture, en modifiant les dates de semis (insertion d’une nouvelle culture, décalage de la date de semis),et en diversifiant les méthodes d’implantations de leurs cultures (semis direct, labour, TCS). En viticulture, l’alternance des méthodes de luttes et l’utilisation de différents outils de travail du sol limiteront la sélection d’adventices et permettront de mieux gérer les déplacements de terre sous le rang. Le travail avec des lames interceps, par exemple, sera plus efficace si un léger buttage a été réalisé en amont.
2. Donner des conditions favorables à ses cultures
Donner des conditions favorables aux cultures (bonne structure du sol, fertilisation, un nombre de pieds adapté, bonne variété) pour leur permettre d’atteindre le plein potentiel. Plus la culture sera dans de bonnes conditions, plus elle sera compétitive vis-à-vis des adventices
3. Soigner son interculture et son inter-rang pour limiter la pression des adventices.
Un couvert n’empêchera pas totalement les adventices de grainer mais limitera leur développement et donc la quantité de semences produites. D’autres stratégies sont également possibles comme le faux semis ou simplement la destruction chimique ou mécanique des adventices avant la production de semences. En viticulture, on profitera de la saison hivernale et de la dormance de la vigne pour laisser les inter-rangs couverts (enherbements semés ou naturels maîtrisés), ce qui limitera le développement de nombreuses espèces. Si ces enherbements sont trop concurrentiels pour la vigne, ils pourront être détruits en totalité ou en partie au moment du débourrement, une fois les risques de gelés passés
4. Réduire au maximum le risque de contamination inter parcellaire par des mesures sanitaires.
Un des meilleurs moyens de gérer une adventice est d’éviter de la laisser rentrer dans la parcelle. Pour cela, mieux vaut correctement nettoyer son matériel et ses chaussures, bien faire attention à son approvisionnement en semences et vérifier ses bordures.
Une fois la gestion préventive des adventices établie, l’utilisation d’herbicides peut venir en complément. Pour limiter l’apparition de résistance, il convient de solliciter ce dernier levier à bon escient en veillant à alterner correctement les modes d’action. Pour gérer certaines espèces problématiques, l’utilisation du désherbage mécaniques peut représenter un complément intéressant au désherbage chimique.
En basant votre stratégie sur un gestion préventive, vous pourrez non seulement limiter votre recours aux herbicides, mais surtout conserver le plus longtemps possible ce levier de gestion efficace des adventices.
Pour concevoir une stratégie de gestion d’adventices efficace, il est nécessaire d’avoir une vision globale des leviers disponible mais également de savoir comment chaque espèce répond a chaque levier. Ces différents prérequis ainsi que leurs mise en application dans de la reconception des systèmes de cultures font partie de notre parcours de formation AgroCursus. Découvrez l’AgroCursus en cliquant ci-dessous :