Parmi les adventices rencontrées en grandes cultures, peu suscitent autant d’inquiétude que le ray-grass. Longtemps cultivé, le ray-grass est désormais un compétiteur redoutable pour les cultures, capable de réduire considérablement les rendements. Mais qu’est-ce qui rend cette adventice si problématique ? Quels impacts économiques concrets engendre-t-elle ? Et surtout, quelles stratégies mettre en place pour la contenir ?
Un champion de l’adaptation
Si le ray-grass pose si vite problème, c’est avant tout en raison de ses caractéristiques biologiques. A vrai dire, on ne devrait pas parler d’une espèce mais de plusieurs. De nombreuses formes intermédiaires existent sur le territoire, résultats de croisements entre les différentes espèces (ray-grass italien, anglais, ivraie raide) et avec la fétuque. Résultat : une variabilité génétique considérable, qui lui confère une adaptabilité hors norme.
Cette adaptabilité lui permet de s’accommoder rapidement aux pratiques des agriculteurs dès qu’elles sont récurrentes. Le développement rapide de résistances – glyphosate en tête – l’illustre bien Bref, là où d’autres adventices finiraient par s’épuiser, le ray-grass continue de trouver des failles pour s’implanter et prospérer.
Des impacts économiques loin d’être négligeables
Sa présence dans les parcelles, quand il n’est pas semé comme fourrage, se traduit directement en pertes pour l’agriculteur. 25 pieds/m² entraîne au minimum 125 € de pertes par hectare :
- environ 80 €/ha de pertes de rendement*
- auxquels s’ajoutent 45 €/ha de charges supplémentaires de désherbage**, d’après les préconisations de désherbage en blé tendre Arvalis, 2023.
À l’échelle d’une exploitation, ces chiffres s’accumulent vite et pèsent lourdement sur la marge. Or, il ne s’agit là que d’une estimation « plancher » : dans des situations fortement infestées, les pertes économiques peuvent être bien supérieures.
Agir tôt… et surtout agir globalement
Face à ce constat, une évidence s’impose : agir vite, et agir de manière systémique.
Dans une situation où le problème commence à émerger – quelques pieds seulement – il est encore possible de s’en sortir en mettant en place certains leviers tôt, tout en gardant d’autres solutions en réserve pour l’avenir. Le système en place peu ainsi prospérer quelques années supplémentaires.
En revanche, lorsque plusieurs pieds par mètre carré s’installent, les mesures isolées ne suffisent plus : il faut alors envisager des changements plus profonds dans le système de culture pour en venir à bout
L’importance de combiner les leviers en situation difficile
Prenons un exemple chiffré pour mesurer l’effet (ou la limite) de l’ajout d’un seul levier. En blé tendre semé en TCS, environ 40 % du stock semencier de ray-grass lève sous la céréale. Sur une base de 1 000 semences/m² une valeur que l’on peut rencontrer dans les situations problématiques – cela représente 400 levées.
- Sur une gestion basée uniquement sur la chimie, avec une efficacité de l’ordre de 90% – chapeau bas – : sur les 400 levées initiales, 40 ray-grass vont terminer leur cycle. Bilan : 40 000 nouvelles semences vont être produites et présentes pour la culture suivante (chaque plant produisant environ 1000 graines).
- Si l’on fait une modification mineure alors que la situation est problématique en ajoutant un seul levier, par exemple, le décalage de la date de semis d’un mois (qui réduit de 86 % la levée) : il n’en reste plus que 56 qui vont lever. En ajoutant une gestion chimique à 90 %, 6 ray-grass persistent… soit 6 000 nouvelles semences produites. L’ajout d’un levier améliore la situation, passant de 40 000 semences à 6 000 mais la réduction n’est pas suffisante non plus – mieux vaut ne pas repartir sur une céréale.
Ces calculs sont sans appel. Une situation difficile requiert des modifications importantes et l’ajout d’une combinaison de leviers pour inverser la tendance !
Une vision à l’échelle du système de culture
Le message est clair : la lutte contre le ray-grass ne peut se limiter à une approche ponctuelle ou saisonnière. Elle nécessite une vision d’ensemble, à l’échelle du système de culture, et une planification dans le temps. Chaque choix agronomique (itinéraire technique, assolement, gestion de l’interculture) doit être réfléchi en tenant compte de son impact sur la dynamique du ray-grass.
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Le ray-grass est sans doute l’une des adventices les plus complexes à gérer aujourd’hui. Mais il n’est pas invincible. Grâce à une compréhension fine de sa biologie et un choix méticuleux des leviers de gestion, il est possible de reprendre progressivement le contrôle.
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* à partir de 25 pieds de ray-grass/m2, sur une parcelle de blé tendre avec un potentiel de 80 q, en se basant sur un prix de vente de 200 €/ tonne de blé
** d’après les préconisations de désherbage en blé tendre Arvalis, 2023 : https://www.arvalis.fr/sites/default/files/medias/pdf/2025-08/Choisir-et-decider-Desherbage-CAP_OUEST-2025-VF.pdf