Semer ses couverts le plus tôt possible en été est un des leviers clés de réussite
La couverture des sols est l’un des outils agronomiques les plus importants en agriculture de régénération. Véritable couteau suisse, elle va remplir différentes tâches : la protection du sol contre les évènements climatiques ; l’apport de matière organique au sol ; l’amélioration de la structuration du sol grâce aux racines des couverts, l’apport de matière organique et par le biais de l’activité biologique ainsi amplifiée ; le recyclage des élément minéraux et la production d’azote ; et enfin, l’augmentation de la diversité et biodiversité, sur et dans le sol.
Le semis des couverts végétaux est une étape cruciale car elle conditionne la réussite de leur implantation et ainsi les bénéfices apportés qui sont généralement associés à la biomasse produite. En tendance, plus la levée est précoce, plus le couvert a des chances de produire une biomasse importante, si la pluie et la lumière ne viennent pas à manquer : semer ses couverts le plus tôt possible après la moisson ( juillet ou début août) est donc un des leviers clés de réussite.
Eté humide : vérifier la structure des sols avant de semer
Les conditions pluvieuses de ce début d’été ont peut-être déstructuré les sols : certaines interventions en sortie d’hiver voire même lors de la moisson peuvent avoir créé des zones de compaction plus ou moins profondes. Il est donc important d’effectuer une vérification de la structure de ses sols avant de semer ses couverts.
Pour aller plus loin…
Pour vérifier sa structure de sol, il est recommandé d’effectuer des profils de sols, en utilisant par exemple la méthode de diagnostic SPEED
Si besoin, on déclenchera un travail mécanique avec des outils qui verticalisent le sol sans le retourner, tels que des fissurateurs à dents droites équipées de pointes fines, ou des outils qui mélangent les horizons du sol tels que des décompacteurs à dents incurvées ou la charrue.
Les couverts : un investissement vite rentabilisé
Le semis de couverts végétaux nécessite un investissement à la fois dans la formation préalable, dans les semences de qualité et les moyens pour implanter avec soin et au bon moment différentes espèces en quantité suffisante. Le retour sur investissement est généralement atteint dès lors que le couvert atteint la hauteur du genoux (environ 3 tonnes de MS/Ha). Mais même avec des productions de biomasse inférieures à 3T, les couverts apportent des avantages agronomiques et économiques. Ainsi, d’après une étude d’Arvalis : « la culture suivante pourra bénéficier de fournitures d’azote conséquentes, de l’ordre de 30 à 40 kg N/ha (tableau 1), avec autant d’économies possibles à la clé sur la dose d’azote à apporter, sous réserve toutefois d’obtenir un développement satisfaisant du couvert (> 1,5 t/ha).